L'APPRENTISSAGE D'UNE LANGUE MODIFIE-T-IL LE CERVEAU ?

Au début du processus d'apprentissage des langues, la langue maternelle et la nouvelle langue se ressemblent beaucoup dans le cerveau, ce qui suggère que les personnes accèdent à leur nouvelle langue par le biais de leur langue maternelle.

Chez les apprenants avancés, les deux langues étaient plus distinctes et avaient tendance à se latéraliser dans des hémisphères opposés, explique Gurunandan. Cela pourrait contribuer à une meilleure séparation des deux langues.

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"En étudiant des apprenants adultes, nous avons découvert que l'apprentissage des langues à un stade ultérieur de la vie affecte également la latéralisation - en matière de compréhension, mais pas en matière de production", explique Gurunandan. "Les différents aspects du langage, comme la lecture, l'écoute et l'expression orale, montrent une latéralisation et une plasticité différentes dans le cerveau."

La langue maternelle et la nouvelle langue étaient capables de recruter des hémisphères opposés pour la compréhension, mais parler l'une ou l'autre langue dépendait de l'hémisphère gauche. Selon M. Gurundan, l'hémisphère gauche semble quant à lui spécialisé dans la parole.

Les résultats suggèrent également que lorsque les cortex sensorimoteurs des personnes sont impliqués - lorsqu'elles commencent à utiliser leurs yeux, leurs oreilles et leur bouche pour parler - le cerveau a spécialisé sa fonction. Il est possible que les difficultés d'apprentissage du langage chez l'adulte proviennent des aspects plus "physiques" du langage, explique Gurunandan.

Ces résultats suggèrent que la production est fortement liée à l'hémisphère gauche, tandis que la compréhension est plus souple. Cela pourrait expliquer pourquoi il est plus difficile d'apprendre à parler une nouvelle langue à l'âge adulte, même s'il est possible d'apprendre à la comprendre assez bien.

L'étude ne fait pas que mettre en lumière les difficultés à apprendre quelque chose de nouveau à l'âge mûr. Elle contribue également à expliquer la grande variabilité des résultats cliniques liés aux troubles du langage et à la récupération après une lésion cérébrale ou un déclin cognitif.

Dans le cas d'une lésion de l'hémisphère gauche, il est plus probable que l'on puisse réapprendre à lire ou à comprendre qu'à parler, explique Gurunandan.

APPRENTISSAGE DE LA LANGUE ET LONGÉVITÉ - Bien que les changements cérébraux aient été légèrement plus importants chez les adolescents de l'étude, la compréhension semble être relativement plastique tout au long de la vie. Il n'est jamais trop tard pour apprendre une nouvelle langue - ou pour bénéficier des avantages cérébraux associés à ce processus.

Des preuves croissantes montrent que l'apprentissage d'une nouvelle langue peut représenter un "outil puissant pour réorganiser la neuroplasticité du cerveau". Des études montrent que même des programmes d'apprentissage des langues relativement courts, d'une durée de plusieurs mois, peuvent contribuer à remodeler les réseaux cérébraux, à améliorer la cognition globale et à accroître la connectivité fonctionnelle dans le cerveau des personnes vieillissantes.

Au fil des décennies, le cerveau perd de sa plasticité ou de sa capacité à réorganiser ses fonctions, ce qui peut contribuer à ralentir le traitement mental, à entraîner des pertes de mémoire et à rendre les personnes incapables de vivre de manière autonome ou de gérer leur vie.

Maintenir la plasticité du cerveau peut aider les gens à rester vifs et mentalement sains en vieillissant. L'apprentissage d'une nouvelle langue est un moyen d'y parvenir. Et même lorsque les choses se compliquent, cette étude suggère que différentes parties du cerveau font des heures supplémentaires pour compenser.